Conclusion Banque mondiale pour les Africains, pas de lutte contre le changement climatique sans développement Washington, REUNION 10 – 16 AVRIL 2023

lun, 17/04/2023 - 14:40

Banque Mondiale : pour les Africains, pas de lutte contre le changement climatique sans développement (ENTRETIEN)

Washington, - Les pays africains ne veulent pas que les financements contre le changement climatique par la Banque mondiale (BM) se fassent "aux dépens du développement", mission première de l'institution, a insisté vendredi Abdoul Salam Bello, administrateur de la BM représentant 23 pays africains, lors d'un entretien à l'AFP.

"Il faut être très clair, aucun des pays que je représente ne nie l'importance du réchauffement climatique. Mais cela ne peut se faire aux dépends du développement", a insisté M. Bello.

Car, comme le souligne le représentant africain, "comment pouvez-vous avoir une transformation économique si vous n'avez pas accès aux services de base, tels que l'électricité" alors que 600 millions d'Africains n'y ont toujours pas accès.

Dans ces conditions, la priorité pour les pays africains est d'avoir "une Banque plus puissante et plus efficace mais qui conserve son identité de reconstruction et de développement", alors que les discussions sur la réforme des institutions se poursuivent.

Des premières avancées ont été effectuées durant les réunions de printemps du Fonds monétaire international (FMI) et de la BM, avec l'annonce d'une augmentation de capacités de financement de la BM de 50 milliards de dollars pour les dix prochaines années.

   Insuffisant cependant pour faire face aux défis à venir, alors que le FMI estime à 1.000 milliards de dollars par an les besoins de financement pour assurer la transition énergétique et climatique des pays à bas revenus et émergents.

"Ces éléments sont très importants pour nous. Je viens d'une région et d'un pays, le Niger, qui fait face aux difficultés climatiques non pas récemment mais depuis plusieurs décennies, pour ne pas dire plus. Donc nous vivons depuis longtemps ces problèmes et savons que nous avons besoin de plus de ressources pour y faire face", a insisté M. Bello.

Le représentant africain a par ailleurs appelé à "une transition en douceur" à la tête de la Banque mondiale, alors qu'elle intervient "dans un moment très particulier".

Le président sortant David Malpass doit en effet laisser sa place, sans doute début mai, à son successeur, qui devrait être le candidat des Etats-Unis, Ajay Banga, qui est né et a grandi en Inde et est le seul candidat en lice.

M. Bello a profité de l'occasion pour rendre hommage au président sortant "pour son très bon travail à la tête de la Banque mondiale".

De son côté, M. Banga "a reçu un soutien appuyé des pays qu'il a visités (Côte d'Ivoire et Kenya, NDLR) et il a eu l'occasion de présenter aux gouvernements que je représente sa vision et son approche sur le développement, en particulier de l'Afrique. Certains ont également pris position en sa faveur", a souligné M. Bello.

"Nous pensons que son expérience sera très importante afin d'aider la BM à renforcer la mobilisation du secteur privé. Lors de notre discussion, il a parlé de solutions pratiques très intéressantes pour renforcer cet engagement du privé", a conclu le responsable.

Climat, endettement: la France espère des avancées fin juin à Paris

Washington, - La France espère qu'un sommet fin juin à Paris permettra de doper les financements pour les pays du Sud les plus touchés par le dérèglement climatique et d'avancer sur la question de leur endettement, a expliqué vendredi la secrétaire d'Etat au Développement, Chrysoula Zacharopoulou.

Sur ces sujets débattus de façon très technique cette semaine aux réunions de printemps du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale (BM), "il faut qu'on donne une poussée politique", a assuré à l'AFP Mme Zacharopoulou.

La responsable française est venue à Washington pour notamment tenter de mobiliser les dirigeants autour du sommet pour un "nouveau pacte financier mondial" voulu par Emmanuel Macron et prévu les 22 et 23 juin prochains.

Ce rendez-vous à Paris, en amont de la 28e conférence des Nations unies sur le climat (COP28) aux Emirats arabes unis en novembre, a pour ambition de faire converger plusieurs grands dossiers planétaires (développement, climat, dette) et de débloquer des solutions innovantes de financement.

   "Je ne peux pas accepter l'idée qu'on ne peut pas faire plus. Il y a de l'argent, partout. La question est maintenant de savoir comment on peut tout faire un effort", a affirmé Chrysoula Zacharopoulou.

A l'opposé, a-t-elle relevé après de récents déplacements en Afrique ou dans les Caraïbes, "quand on fait des visites sur le terrain, ils disent: mais où sont les financements? On ne les voit pas."

Paris compte donc réunir le plus possible de chefs d'Etat à ce sommet, mais Mme Zacharopoulou n'a pas dévoilé de liste de premiers noms ayant accepté l'invitation.

La Chine a indiqué qu'elle participerait à cette conférence, où sont également attendus le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, ou l'envoyé de la Maison Blanche pour le climat, John Kerry. La Russie, en raison de son offensive en Ukraine, ne fait pas partie des pays invités.

Parmi les débouchés concrets espérés de la rencontre pourrait figurer l'annonce d'une restructuration de la dette de pays africains comme la Zambie ou le Ghana. Ou encore une avancée sur les 100 milliards de dollars annuels que le Nord s'est engagé à mobiliser pour aider les pays en développement à faire face au dérèglement climatique.

En visant une recomposition profonde des mécanismes de solidarité mondiaux, le sommet compte explorer des pistes d'augmentation des recettes, par exemple en imposant le transport maritime ou les multinationales du secteur de l'énergie.

"La taxation internationale, il y a bien sûr des pays qui ne vont pas vouloir, mais il faut avoir le courage au moins de mettre sur la table le sujet à Paris", a dit Mme Zacharopoulou.

Climat : le patron de la COP28 veut plus de financements pour les pays du Sud

Sapporo (Japon), Les pays en développement sont "extrêmement importants" dans la lutte mondiale contre le réchauffement de la planète et doivent ainsi avoir un plus grand accès aux financements dans ce domaine, a plaidé samedi le président de la future COP28 de Dubaï.

"Je suis favorable à des ambitions plus fortes" dans le combat contre le changement climatique, a déclaré dans un entretien avec l'AFP Sultan Ahmed al-Jaber, qui assistait à la réunion ministérielle du G7 sur le Climat, l'Energie et l'Environnement organisée ce week-end à Sapporo, dans le nord du Japon.

Mais des mesures plus ambitieuses sur ce front doivent être "couplées" à un financement plus "accessible" aux pays émergents, a-t-il plaidé.

"Le temps est venu" d'avoir "un accord équitable pour les pays du Sud", qui reçoivent jusqu'à présent le moins de fonds concernant les enjeux climatiques alors qu'ils sont "ceux qui en le plus besoin", a encore insisté M. al-Jaber, par ailleurs ministre de l'Industrie et des Technologies avancées des Emirats arabes unis.

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